Si certaines réserves exprimées par les critiques ont pu être rediscutées récemment, telles que la place de la Grande Guerre (Briggs Pelan), tous les critiques semblent convenir que la structure du roman, si ce n’est son matériau, est traditionnelle, décevante et, in fine, n’est pas assez féministe. Night and Day est pourtant le seul roman dans lequel l’un des personnages principaux est engagé dans le mouvement des Suffragettes, alors pourtant qu’on connait bien l’implication de Woolf elle-même sur la question féministe et qu’on aurait pu s’attendre à ce que cet engagement politique forme un ensemble plus significatif dans son œuvre de fiction. On est peut-être encore plus surpris de constater que le roman ne soit que très peu étudié par la critique féministe, comme en témoigne par exemple le fait que l’ouvrage de référence de Rachel Bowlby n’y fasse référence que de manière anecdotique (Bowlby). Le mariage y est l’objet des préoccupations des deux héroïnes, et constitue le principe structurant du roman. Malgré un intérêt renouvelé pour certains écrits moins canoniques de l’auteure ces dernières années, le roman n’a cessé d’être lu comme une œuvre de second rang. Le roman Night and Day (1919) a été négligé par les lecteurs tout comme les critiques, surtout si on compare la réception de ce texte à celle d’autres œuvres woolfiennes.
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